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UR Bioscope Corse Méditerranée | Dynamique des infections en milieu insulaire
Thématiques de recherche
Historique : 

Marquée par la naissance du projet BioScope « Observatoire du vivant en Méditerranée », la Corse a été pratiquement absente du réseau de veille sanitaire national jusqu'en 2005. Suite au financement par un Contrat de Plan (Etat, Université, Inserm, Europe) puis de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) du projet BioScope, une antenne Corse d’observation des maladies infectieuses constituée par 45 médecins généralistes corses est créée en Corse. Son rôle est la surveillance épidémiologique de maladies communautaires notamment de la grippe.

En 2007 un laboratoire de virologie universitaire de type P2 strictement lié en termes d’activité de recherche à l’Antenne du réseau Sentinelles est construit par l’Université de Corse. L’installation de l'antenne de surveillance épidémiologique du réseau Sentinelles dotée d’un laboratoire de Virologie avec une entité propre en terme d’activités de recherche, a permis d’ouvrir la voie à une recherche en épidémiologie des maladies infectieuses et en virologie de haute qualité. Ces travaux reconnus par la communauté scientifique ont alors permis d’une part, la création de l’Equipe d’Accueil Bioscope UR7310 labellisée par le MESR sur la période 2013-2017 et d’autre part, l’attribution par l’Inserm, d’une chaire mixte d’excellence (Dr Alessandra FALCHI) dont la prise de fonction est effective depuis le 01 février 2014.

 

L’UR7310 de l'Université de Corse Pascal Paoli exerce depuis plusieurs années la surveillance des infections respiratoires sur le plan clinique et virologique à travers une documentation de laboratoire réalisée en temps réel en collaboration avec les médecins généralistes de Corse. Aussi, elle agit activement à la surveillance des maladies communautaire au sein du réseau de santé publique Sentinelles. Au cours du temps et afin de suivre une actualité importante dans le domaine des maladies émergentes, l'unité a diversifié ses thèmes de recherche en direction des zoonoses d'intérêt médical comme l'hépatite E et des maladies virales vectorisées telles que les arboviroses et les maladies transmises par les tiques grâce à une étroite collaboration avec l’Unité de Virus Émergents d’AIX-Marseille.

 
Maladies Communautaires : 
De 2013-2016 : Faisant suite à des activités de surveillance des maladies communautaires de part son implication dans le réseau Sentinelles, c'est naturellement que les thématiques de recherche de l'UR  Bioscope se sont orientées vers les maladies virales respiratoires communautaires. Les travaux se sont concentrés sur l'épidémiologie, le suivi clinique et virologique des épidémies de grippe, ainsi que l'efficacité vaccinale, la prévalence et la viabilité de virus grippaux détectés au niveau de selles des patients avec des syndromes grippaux. En outre l'UR Bioscope a consolidé et développé sont implication au réseau sentinelles.
Depuis 2017 : Epidémiologie des virus respiratoires : estimation de l'efficacité vaccinale et épidémiologie des infection respiratoire aigue tel que la grippe. 

Les activités de surveillance et de recherche développées par l'UR en lien avec le réseau Sentinelles ont permis de mieux caractériser d’un point de vu épidémiologique et virologiques les épidémies de syndromes grippaux (2017-2021) et l’épidémie de COVID-19 (2020-2021) au niveau régional mais aussi de participer et /ou porter de projets nationaux et internationaux. L'équipe bioscope participe depuis à un projet européen I-MOVE , I-MOVE plus (H2020.) et I-MOVE COVID-19 . Ces estimations sont réalisées par des études multicentriques via la méthode test-negative design. L’objectif global est de fournir des estimations précoces d’efficacité vaccinale chez les populations à risque et une analyse globale en fin de saison épidémique avec des données consolidées. L'UR biosocpe participe au Work Package "médecine générale", et fournit les données obtenues via le réseau Sentinelles sur les patients prélevés avec une infection respiratoire aigue.

 

Depuis 2020 : Amélioration des connaissances sur la COVID-19 (SARS-CoV-2)

Avec l'arrivée du nouveau virus SARS-CoV-2, l'UR bioscope a développé plusieurs projets novateurs afin de participer à l'effort mondial pour mieux comprendre et maitriser la COVID-19. Parmis eux : 

  • Description rétrospective de données épidémiologiques, cliniques et virologiques collectées via le réseau Sentinelles chez 1389 patients atteints d'infections respiratoires aiguës consultant en soins primaires au cours de six saisons grippales (2014-2020) en France.

  • Mise en place d’une étude de séroprévalence anti-SARS-CoV-2 via l’analyse des fonds de tube récupérés auprès des laboratoires d’analyse médicale corses. Cette étude a permis d’estimer deux points de séroprévalence par classes d’âge à la fin de la première vague et la fin de la deuxième vague.  Ces données ont été partagées avec la CIRE PACA-Corse et l’ARS de Corse.

  • CRONOS-COVID : Suivi sérologique du SARS-CoV-2 dans la population universitaire (étudiants et personnels) durant l'année scolaire 2020-2021. 

  • CRONOS-CASE : Suivi sérologique et virologique (salivaire) du SARS-CoV-2 et d'autres virus respiratoires d'interet dans la population universitaire (étudiants et personnels) durant l'année scolaire 2021-2022. 

 Deux études ANR : 

  • COVID-A : Etude de l’évolution clinique et virologique des patients COVID-19 vus initialement en consultation de soins primaires.

  • SEROPRIM : Séroprévalence des anticorps IgG dirigés contre le SARS-CoV-2 chez les professionnels de santé en soins primaires et leurs contacts familiaux.

 

De nouveaux projets, notamment de séquensage comme le projet EMERGEN coordonné par Santé publique France et l'ANRS, sont en cours.

 

Maladies Emergentes : 
Du fait de la mondialisation et des changements climatiques globaux, le rythme d’émergence des épidémies à l’échelle régionale comme mondiale, n’aura de cesse de s’accélérer. les projets de l'unité Bioscope visent à prévenir l’émergence de maladies en Corse. En pratique, L'UR propose de développer des systèmes de détection des pathogènes potentiellement émergents et pouvant représenter un risque sanitaire sur le territoire Corse. Cette recherche se fait à la fois chez l’homme, chez l’animal et chez les vecteurs qui véhiculent les agents pathogènes. Une telle approche implique un effort transdisciplinaire dans le but commun d'aider à la prédiction, la prévention et la préparation aux menaces sanitaires.

 

Maladies zoonotiques : l'Hépatite E (HEV)

Différents travaux de recherche ont été menés afin d’améliorer la compréhension de l’épidémiologie du virus de l’hépatite E (HEV) en Corse région supposée hyper endémique.

Les objectifs ont été de confirmer l’hyper endémicité de la Corse que ce soit pour la population humaine et animale avec un nombre d’échantillons solide, et de déterminer quels étaient les facteurs de risques associés à la détection des marqueurs d’infection.

Pour cela nous avons mis en place et mené trois études principales : (i) une étude de séroprévalence chez les donneurs de sang et la quantification des anticorps IgG anti-HEV, (ii) une étude de séroprévalence au sein de trois populations adultes corses avec un questionnaire spécifique et (iii) une étude de l’infection des porcs domestiques corses au sein de la filière porcine traditionnelle.

L'équipe Biosocpe et ses partenaires a confirmé la séroprévalence élevée du VHE en Corse et identifié trois aspects qui devraient être explorés : (i) l'épidémiologie chez les moins de 18 ans ; (ii) les sources communes de contamination, en particulier l'eau potable, qui peuvent expliquer la large exposition de la population ; (iii) la protection réelle conférée par les faibles titres d'IgG observés et la susceptibilité potentielle à une infection secondaire par le VHE.

 

Maladies vectorisées par les tiques

Une proportion significative des maladies emergentes actuelles sont causée par des agents pathogènes vectorisés en relation avec le phénomène de réchauffement climatique et à la "tropicalisation" du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen. La complexité épidémiologique et la diversité de ces pathogènes vectorisés en Méditerranée, résultent de multiples interactions entre pathogènes, vecteurs arthropodes, animaux sauvages et domestiques, et populations humaines au sein de leur agro-écosystème.

L'équipe Bioscope et ses partenaires ont confirmé la présence de plusieurs pathogènes, bactérie et virus, chez des tiques récoltées en Corse. L'équipe a notmamment detecté la présence de la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme ;  la présence de bactéries du groupe des fièvres pourprées (chez plus de 50 % des tiques) et de bactéries de la famille des Anaplasmataceae, notamment Anaplasma phagocytophilum responsable de l'Anaplasmose granulocytaire humaine (chez moins de 2% des tiques). Trois virus ont été détectés dans les tiques en Corse, dont un nouveau virus de la famille de Bunyavirus nommé Kalisto Tick virus avec une prévalence de 8 %. Néanmoins, la pathogénicité du Kalisto Tick virus reste à démontrer.

La complexité de ces maladies nécessite des études reposant sur une approche intégrée et globale visant à améliorer les connaissances de la bio-écologie des tiques, des hôtes vertébrés et des agents pathogènes et leurs interactions avec l'environnement, c'est à dire une approche One Health. 

Page mise à jour le 17/02/2022 par JULIE SEVILA